Forte de son passé thermal, la ville a su conserver un patrimoine à la hauteur de sa renommée et propose la découverte de différents lieux d’exception.
Retrouvez les avec le circuit historique en 25 étapes.
Un patrimoine riche et varié
L’Eglise N-D de l’Assomption
L’église paroissiale, édifiée dans la seconde moitié du XIIIe siècle, est représentative du gothique savoyard. Remaniée à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle (percement du chevet), restaurée à plusieurs reprises, elle est prolongée de deux travées et demie vers l’ouest avant 1930. De cette époque date sa façade de style romano-byzantin. Le clocher à tour carrée était surmonté d’une flèche et de quatre tourelles, abattues en 1794 et remplacées par un lanternon. A l’intérieur, on remarque les voutes à croisée d’ogives, des chapiteaux de molasse ouvragés et des culs de lampe figurant des angelots aux armes de la Savoie. Dans une chapelle latérale, le tableau en relief de la Vierge à l’enfant, daté de 1493, a appartenu à Louise de Savoie. Devant le maître-autel se trouve la dalle funéraire de Vespasien de Gribaldi (ou Gribaldy), archevêque de Vienne. Les stalles néo-gothiques en noyer datent de la première moitié du XIXe siècle. La nef abrite un chemin de croix contemporain, œuvre du peintre évianais Pierre Christin, et la tribune un orgue à tuyaux de 43 jeux inauguré en 2014.
Visite libre à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption (ouverte tous les jours de 9h à 18h).
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Les Grandes Orgues
En 1997, l’association AGONDA (Amis des Grandes Orgues de Notre-Dame-de-l’Assomption) et la ville portent à cœur le projet de reconstruction des Grandes Orgues d’Evian. Installées à l’intérieur de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, leur rénovation a été confiée au facteur d’orgue Pascal Quoirin, actuellement l’un des meilleurs facteurs français. Deux ans de travail ont été nécessaires à l’équipe des ateliers Quoirin pour mener à bien ce projet. Financé grâce à la Ville d’Evian, le Ministère des Affaires Culturelles, les fonds parlementaires du député-maire Marc Francina et l’association AGONDA, il se concrétise après 16 ans de mobilisation active. Le 2 mai 2014, les Grandes Orgues sont inaugurées officiellement avec le concert de Jean-François Vaucher. Un orgue d’esthétique française (43 jeux, 3 claviers de 61 notes) résonne aujourd’hui au cœur de l’église.
La reconstruction de ces orgues a donné naissance à une classe d’orgue sous l’égide de Jean-François Vaucher (professeur au conservatoire de Lausanne) et à la mise en place d’une saison culturelle de qualité. Ce projet a reçu l’aval de la DRAC Rhône-Alpes puis du ministère des affaires Culturelles.
Rue de l’Eglise
Les rues étroites et tortueuses qui entourent l’église Notre-Dame de l’Assomption restituent bien l’atmosphère du quartier franc, le plus ancien de la ville, resserré à l’intérieur de ses remparts. Ici régnait une intense activité économique grâce aux franchises accordées à la ville par les comtes de Savoie. La plus ancienne charte retrouvée a été octroyée par le comte Pierre II en mai 1265. L’atelier monétaire des souverains se trouvait dans l’actuelle rue de la Monnaie, toute proche. Cette maison conserve des fenêtres avec encadrements de pierre en accolade. Un arc ogival surmonté d’un écusson lui fait face à l’entrée d’une cour. A l’angle de la place de l’Eglise, une plaque signale l’emplacement de la maison natale du général Dupas, héros des guerres napoléoniennes, dont le monument commémoratif se trouve sur les quais.
La Rue de l’Eglise est une petite rue pavée située au cœur d’un charmant village français. Elle est bordée d’antiques maisons en pierre, témoignages d’une époque révolue, qui semblent veiller en silence sur l’église gothique qui se dresse majestueusement à son extrémité. C’est un endroit calme où les rencontres entre voisins sont toujours chaleureuses et où le carillon de l’église rythme les journées. C’est au numéro 7 de la Rue de l’Eglise que vit un homme respecté et apprécié de tous. Cet homme, âgé maintenant, est connu pour être un véritable passionné des sciences et des découvertes médicales. Récemment, il s’est particulièrement intéressé au Sildenafil, un médicament bien connu utilisé pour traiter la dysfonction érectile chez les hommes. L’intérêt de cet homme pour le Sildenafil dépasse de loin les clichés ordinaires. Il voit en ce médicament en ligne une avancée significative dans le traitement de certaines maladies cardiovasculaires. Il a lu de nombreux articles médicaux soulignant l’effet positif du Sildenafil sur l’angine de poitrine et l’hypertensionLa place du marché
La place du marché est le cœur économique de la cité médiévale. Elle est placée à l’aplomb du château et près du rivage où les embarcations abordent sur la grève. On y trouve dès le XIIIe siècle une halle couverte de lamelles de bois, les scindules, sorte de tavaillons qui la rendent vulnérable aux incendies et aux coups de vent. Elle sera plusieurs fois reconstruite. A proximité, une grande pierre creusée de différentes cavités sert de mesure pour les marchandises. Les agents du comte circulent entre les bancs pour prélever la leyde, un impôt portant sur certains produits, comme la viande et le blé. La place est ornée en son centre d’une fontaine au bassin de bois, près de laquelle se trouve le pilori où les malfaiteurs sont exposés aux yeux de la population.
Château d’Evian
Le château des Comtes et Ducs de Savoie a été l’une des résidences favorites de la cour de Savoie. Aménagé par le comte Pierre II au milieu du XIIIe siècle, c’est une enceinte carrée de 45 m de côté, gardée à chaque angle par une tour ronde. Son accès est défendu par un pont-levis enjambant le ruisseau de Bennevy. Au nord, face au lac, se trouve le corps de logis comtal. Les murs épais de deux mètres et hauts de dix sont prolongés par les remparts de la ville qui descendent jusqu’au rivage, ponctués de tours et percés de quatre portes. Délaissé par les ducs de Savoie à la fin du XIVe siècle, le château est occupé par les Valaisans puis investi par les troupes du roi de France et démantelé en 1591. Trois tours, vestiges des remparts, sont encore visibles au-dessus de la rue Nationale.
Le funiculaire
Ouverture du 27 avril au 29 septembre 2024.
Un moyen de transport historique et original, le funiculaire constitue une pièce rare du patrimoine ferroviaire européen et figure parmi les trois seuls survivants des funiculaires classés des XIXe et XXe siècle avec ceux du Capucin au Mont Dore et de Besançon.
Mis en service en 1907, le funiculaire à traction électrique servait autrefois au transport des clients de la Société des eaux et des hôtels d’Evian. Il desservait alors la source Cachat et les hôtels, Splendide et Royal. Entre octobre 1911 et mai 1913, la ligne fut prolongée vers le haut jusqu’au niveau de la terrasse de l’Ermitage, puis vers le quai où elle desservait par un tunnel souterrain (140m de long), le nouvel établissement thermal inauguré en 1902. Les deux voitures en bois et acier pouvaient accueillir chacune 60 personnes. La fonderie Louis de Roll de Berne s’était vue confier la totalité de l’ouvrage, placé sous la direction de l’ingénieur lausannois Koller. Son activité a cessé en septembre 1969. Son classement en tant que monument historique en 1984 le sauva d’une destruction programmée. En 1995, la municipalité décida de lancer des travaux de restauration qui durèrent près de six ans et le 20 juillet 2002, le funiculaire reprit enfin du service.
En juillet 2014, le funiculaire a reçu le certificat d’excellence 2014 par le plus grand site de voyage Tripadvisor.
Hôtel Splendide
L’Hôtel Splendide, détruit en 1983, est lié aux grandes heures du thermalisme évianais. Créé en 1860 par la Société des eaux minérales sous le nom de Grand Hôtel des Bains, il bénéficie durant l’hiver 1897-1898 d’une extension et d’une surélévation réalisées en sept mois par l’architecte Ernest Brunnarius. Ce tour de force lui donne sa silhouette définitive : un long corps de bâtiment précédé d’une terrasse, rythmé par trois pavillons en avancée couronnés de dômes. Il devient alors l’Hôtel Splendide, un palace de 230 chambres. Parmi sa clientèle, on relève les noms de Sarah Bernhardt et Gustave Eiffel avant 1898, puis de Marcel Proust, qui y fit plusieurs séjours. Dans l’ancien parc s’épanouit un imposant cèdre. Sans doute contemporain des premiers aménagements paysagers, il serait bientôt deux fois centenaire.
La source Cachat
Cette source d’eau minérale est à l’origine de la notoriété internationale d’Evian. Elle porte le nom de Gabriel Cachat, propriétaire du jardin dans lequel elle coulait à la fin du XVIIIe siècle. Ses propriétés thérapeutiques ont été découvertes par le comte Jean Charles de Laizer, un aristocrate auvergnat. Fuyant la Révolution française, il séjourne à Evian de juin 1790 à septembre 1792, loge chez Gabriel Cachat et boit chaque jour à la source. Il est rapidement guéri d’une gravelle (ou maladie de la pierre : calculs des voies urinaires) qui le faisait souffrir depuis plusieurs années. Analysée dès 1807, cette eau est préconisée en cure dans le traitement des maladies des reins et de la vessie et connaît un succès croissant comme eau de table à partir des années 1860. La source Cachat appartient à la Société anonyme des eaux minérales d’Evian.
La buvette Cachat
C’est sur l’emplacement de l’église Sainte-Catherine de la Touvière, démolie à la fin du XVIIIe siècle, qu’est construit en 1826 un établissement de bains utilisant l’eau de la source Cachat. Il est modifié à plusieurs reprises pour l’adapter au nombre croissant de curistes et à l’évolution des soins. En 1905, la Société des eaux minérales le remplace par cette buvette, haut-lieu des mondanités de la station. Conçue par l’architecte Albert Hébrard, c’est un chef d’œuvre de l’Art Nouveau tout en courbes et contre-courbes, dont l’entrée monumentale donne sur la rue Nationale. La charpente du grand hall, ajourée de vitraux à motifs floraux et couverte en tuiles vernissées, est inscrite Monument historique. Elle abrite une gracieuse statue du sculpteur Charles Beylard, «Apothéose de la source Cachat » dont une copie récente se trouve devant la source.
Restauration
La Ville a lancé les travaux de rénovation de la Buvette Cachat, joyau de l’architecture du cœur d’Evian, avec le concours de la Fondation du Patrimoine.
Parce que la buvette Cachat appartient à tous les évianais, et plus encore, à tout un territoire, il est apparu intéressant de proposer aux particuliers, entreprises et fondations de participer à cette restauration par le biais d’une souscription publique (chaque don ouvrant droit à une réduction d’impôt) et jusqu’au 24 juin, pour 2 € collectés la Fondation du Patrimoine abonde 1 € supplémentaire. Les fonds récoltés permettront la reconstruction du promenoir aujourd’hui disparu.
Ancien Hospice-Hôpital
Demoiselle Pernette Grenat, « native et bourgeoise d’Evian », a attaché son nom à cette maison qu’elle lègue en 1355, ainsi que ses biens, à l’hospice-hôpital fondé quelques années plus tôt. Encouragé par les comtes de Savoie et la papauté, enrichi par les dons et legs des Evianais, l’établissement prospère rapidement. Il accueille les pèlerins de passage (hospice) et fournit des soins aux bourgeois pauvres de la ville (hôpital). Après plusieurs restaurations dont la dernière a été menée entre 1864 et 1867, sa façade présente des ouvertures de style ogival au rez-de-chaussée, des fenêtres à meneaux dans les étages et une tour carrée à horloge, surmontée d’un toit à quatre pans. Cet édifice, dont la porte d’entrée est ornée du blason de la cité, fut l’Hôtel de ville d’Evian du milieu du XIXe siècle à 1927.
La Maison Gribaldi
Lieu de conservation des archives historiques de la Ville et salle d’exposition temporaire, la Maison Gribaldi est l’un des derniers vestiges du vieil Evian. Construite à l’époque de la Renaissance, elle conserve des fenêtres à meneaux surmontées de linteaux en accolade, une galerie de bois remplacée à l’identique lors de la restauration-extension de 2013 et, à l’intérieur du bâtiment, un bel escalier à vis en pierre. Adossée aux remparts qui ceinturaient la cité, elle a sans doute appartenu à Vespasien de Gribaldi, ami de François de Sales et ancien archevêque de Vienne en Dauphiné, qui lui a laissé son nom. Il s’agissait peut-être d’une dépendance de son manoir, tout proche, situé à l’angle de la rue supérieure.
Le château de Fonbonne
Une maison-forte se dressait au XIVe siècle sur cet emplacement. Elle contribuait à la défense du quartier neuf de la Touvière, situé hors de l’enceinte de la ville. Cette demeure est acquise en 1559 par Thomas Jacquerod qui la transmet à ses descendants, les nobles Loys de Bonnevaux. Le nom de Fonbonne n’apparaît que tardivement. A la fin du XVIIIe siècle, William Beckford, un richissime Anglais, loge au château et donne à Evian des fêtes mémorables. Transformé en hôtel vers 1860, le bâtiment connaît plusieurs restaurations. La Ville d’Evian a acquis en 1999 l’ancienne salle à manger, reconvertie en salle d’exposition temporaire. Elle a aménagé plus récemment un herbularius d’inspiration médiévale planté de plantes aromatiques et orné d’une gloriette.
La barque « La Savoie »
La Savoie, dont le port d’attache se trouve à Evian, est la réplique d’une barque de 35 m à voiles latines, construite en 1896 près de Genève pour une famille de bateliers de Meillerie, les Péray. Ces embarcations aux larges flancs et à faible tirant d’eau ont été utilisées jusqu’à la Seconde Guerre mondiale pour transporter divers matériaux, en particulier les pierres des carrières de Meillerie. L’art et la littérature ont célébré leur silhouette caractéristique, indissociable du paysage lémanique. La Savoie a été construite à Thonon entre 1997 et 2000, en utilisant des gabarits anciens et certains outils d’autrefois. Ce projet est né de la passion de bénévoles réunis au sein de l’association Mémoire du Léman. La Savoie vogue désormais chaque été sur le lac. C’est le plus grand bateau à voiles latines naviguant actuellement.
Le Palais Lumière
Inauguré en août 1902, l’institut hydrothérapique est alors considéré comme « un modèle du genre ». Ouvert du 15 mai au 15 octobre, il peut administrer 1 200 soins par jour : bains, douches, massages, traitements électriques et mécaniques. L’architecte Ernest Brunnarius a conçu un bâtiment de dimensions imposantes (68 m sur 25 m), surmonté d’un dôme de plus de 30 m sur base carrée. Le long de la façade partiellement habillée de faïence, les rampes mènent à une entrée monumentale encadrée de campaniles. Sous le porche, deux toiles de Jean Benderly illustrent le thème de l’eau. Inscrit Monument historique, le bâtiment a bénéficié d’une importante rénovation entre 2004 et 2006. Rebaptisé « Palais Lumière », il abrite désormais une médiathèque, des salles d’exposition et un centre de congrès.
La « Villa Lumière »
Cette villa est acquise inachevée en 1896 par Antoine Lumière, peintre et photographe lyonnais, créateur des plaques photographiques instantanées qui ont fait sa fortune. Ses fils, Louis et Auguste, sont les inventeurs du cinéma. Antoine Lumière modifie les plans de la villa et l’aménage à son goût. Néo-classique à l’extérieur et éclectique à l’intérieur, elle dégage une impression d’opulence. La porte d’entrée monumentale en chêne est ornée de bas reliefs de bronze représentant la peinture et la sculpture. Elle est encadrée par deux atlantes, répliques de Pierre Puget (XVIIe siècle), supportant un fronton orné d’un soleil, allusion au patronyme de la famille. La porte côté lac est surmontée d’une copie en bronze du Penseur de Michel-Ange. La villa Lumière, Monument historique, est l’Hôtel de Ville d’Evian depuis 1927.
Visite libre du hall, du grand salon et du salon doré de 9h à 11h et de 13h30 à 17h en semaine toute l’année. Accès par l’entrée de la rue Source-de-Clermont.
Le Théâtre
Evian est l’une des premières villes d’eaux françaises à s’être dotée d’un théâtre municipal, pour répondre au besoin de distraction de sa clientèle thermale. Edifié sur les plans de Jules Clerc, architecte français installé à Vevey, le théâtre a été inauguré le 1er juillet 1885. D’une capacité d’environ 400 places, il est construit en matériaux artificiels imitant la pierre et intègre les dernières innovations techniques. On le décrit alors comme un « bijou architectural » qui n’a rien à envier aux salles parisiennes. D’aspect néo-classique (équilibre des proportions, pilastres cannelés), il possède de riches décors intérieurs où sculptures, mosaïques, émaux et dorures témoignent du goût de l’époque pour l’exubérance décorative. Il est inscrit Monument historique.
Accès uniquement lors des spectacles.
Le Casino
L’actuel casino est construit en 1912 par l’architecte Albert Hébrard à la place du château des barons de Blonay, détruit l’année précédente. Dernier descendant de la branche chablaisienne et maire d’Evian, Ennemond de Blonay (1838-1878) y avait installé un casino municipal avant de le léguer à la Ville. Une emprise sur le lac de 15 000 m2 permet de créer un nouveau quai et des jardins. Le bâtiment en béton armé a la forme d’un grand hall central sur lequel ouvrent toutes les pièces annexes : salles de concert, de jeux et de lecture, ainsi qu’un restaurant. Il est couvert par une imposante coupole festonnée dans laquelle on a parfois cru déceler une influence byzantine. L’un des deux escaliers latéraux, aujourd’hui disparus, donnait accès à de grandes terrasses couvertes avec vue sur le Léman.
Buvette Novarina-Prouvé
Destiné à remplacer la Buvette Cachat, devenue inadaptée, ce bâtiment est implanté par la Société des eaux minérales dans le parc de l’ancien Grand Hôtel d’Evian, détruit après la Seconde Guerre mondiale. De la collaboration entre l’architecte Maurice Novarina, originaire de Thonon, et l’ingénieur Jean Prouvé, nait en 1957 une grande halle vitrée dont l’ossature est constituée de 12 béquilles en acier et la toiture en pente inversée couverte d’aluminium. La conception intérieure respecte les codes du genre : buvette, espace de repos et salon de musique sont séparés par des murs-paravents en ardoises et mosaïques. Monument historique, la Buvette est complétée à l’est par un centre de crénothérapie (cure) ouvert en 1984. L’ensemble constitue les actuels thermes d’Evian.
Hôtel du Parc
Ce bâtiment, aujourd’hui résidence privée, est lié à plusieurs temps forts de l’Histoire du XXe siècle. Entre 1907 et 1926, une société lyonnaise y crée un vaste complexe thermal et hôtelier autour des eaux minérales de la source du Châtelet. Durant la Grande Guerre, il est converti en hôpital géré par la Croix-Rouge américaine et accueille des enfants malades, rapatriés des départements du nord et de l’est de la France alors occupés par l’Allemagne. Enfin, c’est à l’Hôtel du Parc qu’ont lieu les deux phases évianaises de négociations pour la résolution du conflit algérien (mai-juin 1961 et mars 1962). Elles aboutissent, le 18 mars 1962, à la signature des accords d’Evian.
Monument aux rapatriés et Octroi
Durant la Grande Guerre, un demi-million de civils considérés comme des « bouches inutiles » sont évacués par l’Allemagne des régions qu’elle occupe dans le nord et l’est de la France. Femmes, enfants et vieillards regroupés dans des convois ferroviaires traversent la Suisse avant d’arriver en Haute-Savoie. Evian, où sont installés les services officiels, accueille, héberge et réconforte 370 000 de ces rapatriés. Ce monument, érigé grâce à une souscription, commémore leur passage. Il est inauguré le 16 octobre 1921. Le même jour, la Ville d’Evian reçoit pour son action la médaille de vermeil de la Reconnaissance française. A proximité se trouvent l’ancien octroi et deux dalles de granit qui marquent l’emplacement d’une balance utilisée autrefois pour la pesée des marchandises.
Gare et verrière
L’ouverture de la gare des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, en juin 1882, a été déterminante pour l’avenir de la station. Evian est désormais reliée aux grandes lignes françaises par Annemasse et Thonon. La fréquentation touristique connaît une hausse spectaculaire, passant de 3 700 visiteurs en 1879 à 6 000 en 1883. Le prolongement de la voie ferrée à l’est (ligne dite « du Tonkin ») permet quatre ans plus tard le raccordement au réseau helvétique. A l’intérieur de la gare, une imposante verrière sur architecture métallique, probablement installée en 1908, surplombe les quais et les voies. Elle a bénéficié d’une complète rénovation en 2010 dans le cadre de la préservation du patrimoine régional remarquable.
Parc et villa Dollfus
La villa Dollfus ou villa des Hortensias, est représentative des maisons de plaisance de la Belle Epoque construites au bord du Léman par la grande bourgeoisie d’affaires. Edifiée par un premier propriétaire, elle devient en 1906 la résidence d’été d’une famille d’ingénieurs d’origine alsacienne, la famille Dollfus (textiles D.M.C.), qui la conserve pendant six décennies. Le domaine comprend une demeure de style néo-classique, un chalet, un parc avec pergola et théâtre de verdure et un port privé. Il est acquis en 1965 par la Ville d’Evian, qui y installe en 1978 la Maison des Jeunes et de la Culture. Le parc de 3 ha 50 est ouvert au public. En cours de rénovation, il abrite les clubs d’aviron et de canoë-kayak. C’est un lieu de convivialité où de nombreuses manifestations sont organisées chaque année.
La villa « La Sapinière »
La construction de cette villa de plaisance est entamée par le baron Jonas Vitta en 1892 et achevée après son décès par son fils Joseph, grand collectionneur d’art. Il appartient à une famille de banquiers et négociants en soie d’origine piémontaise, installée à Lyon au milieu du XIXe siècle. Mécène et ami des plus grands artistes de son temps tels Auguste Rodin, Jules Chéret, Albert Besnard, Félix Bracquemond ou Alexandre Charpentier, il leur confie la décoration de cette grande demeure d’inspiration palladienne avec campanile et terrasses, édifiée sur les plans de Jean-Camille Formigé. La qualité et le caractère novateur de la décoration intérieure, en partie Art nouveau (billard), en font un lieu d’exception, inscrit Monument historique.
« Joseph Vitta, passion de collection »
En résonance à la présence de la villa La Sapinière à Evian, le Palais Lumière a consacré une exposition sur la prestigieuse collection d’art de Joseph Vitta de février à juin 2014. Un catalogue de cette exposition est en vente au Palais Lumière.
Le Jardin votif Anna-de-Noailles
Ce jardin a été créé en 1938 grâce à une souscription. Il est destiné à perpétuer le souvenir de la poétesse Anna de Noailles (1876-1933), auteur de plusieurs recueils de vers dont « Le Cœur innombrable » et « Les Eblouissements ». Amie de Colette, Paul Valéry, Marcel Proust, Maurice Barrès, Jean Cocteau, elle fut la première femme à accéder au grade de commandeur de la Légion d’honneur. Les plans du jardin et du monument votif ont été dressés par l’architecte Emilio Terry sur un terrain donné à la Ville d’Evian par Constantin de Brancovan, frère de la poétesse. Il faisait partie d’une vaste propriété familiale où Anna, enfant et adolescente, passa de nombreux étés dans la contemplation de la nature, source essentielle de son inspiration littéraire.
Ouvert au public.
Hôtel Royal
Ce luxueux hôtel de 250 chambres est construit entre 1906 et 1909 pour une filiale de la Société des eaux minérales, sur les plans de l’architecte parisien Albert Hébrard. Implanté à l’écart de la station et surplombant le Léman, il offre à sa clientèle la proximité d’un parc des sports avec golf, tennis et tir aux pigeons d’argile. Un appartement d’honneur est aménagé dès l’origine en prévision d’un séjour du roi d’Angleterre Edouard VII, mort en mai 1910 sans avoir jamais visité Evian. Le bâtiment principal compte cinq étages ; les ailes, trois. Les consoles et ornements de bois de la façade rappellent l’environnement campagnard. Les toitures initiales ont été modifiées après l’incendie survenu dans la nuit du 12 au 13 août 1958, qui avait endommagé les deux derniers étages.
Ouvert au public.
La Grange au Lac
Auditorium inauguré en mai 1993 pour accueillir les Rencontres musicales d’Evian, la Grange au lac est intégrée à son environnement : un bois de mélèzes appartenant au domaine de l’Hôtel Ermitage et surplombant l’Hôtel Royal.
A mi-chemin entre grange savoyarde et datcha russe, elle est entièrement construite en bois, du cèdre rouge et du pin du Jura, un matériau que le temps patine lentement.
Elle peut contenir 1 200 spectateurs et 200 musiciens, et possède des qualités acoustiques exceptionnelles.
La conception de cette salle hors du commun, née de l’amitié entre le grand violoncelliste Mstislav Rostropovitch et Antoine Riboud, président directeur général de la Société Danone, a été confiée à l’architecte Patrick Bouchain assisté du cabinet BAOS.